D’Instagram à la folie – Partie 3/3

D’Instagram à la folie – Partie 3/3

D’Instagram à la folie – Partie 3/3

Si vous n’avez pas lu la 1ère partie, commencez par celle-ci !

Aux prémices des réseaux sociaux, le principe était simple : partager ses moments de vie pris sur le vif sur Instagram et rester connecté avec ses amis partout dans le monde sur Facebook. Ces petites startups en quête de capitalisation s’en fichaient royalement de notre vie. Derrière, l’enjeu était bien plus grand : la collecte de data et l’addiction à ces plateformes. Si c’est gratuit, c’est toi le produit dit-on. Et utilisant ces services de manière plus prononcée, nous mordions à l’hameçon et par ailleurs, nous donnions les clés de notre bonheur inconsciemment. Comment avons-nous pu passer d’un simple partage spontané à des doigts constamment en train de scroller sur notre smartphone dès qu’on a 1 minute de libre ? Cet article ne peut englober tout ce que je souhaiterai évoquer sur Instagram. Ici, on parlera de comment Instagram rend les gens presque déconnecté du monde réel avec l’appât du contenu, de la visibilité et de la popularité. Avant de démarrer, voici les chiffres impressionnants qui se génère par mois, par jour, par minute et par seconde.

DU CONTENU, DU CONTENU, DU CON !

Hier, nous suivions nos amis. Aujourd’hui nous les suivons (ou pas tous !) ainsi que des inconnus qui ne sont plus véritablement des inconnus puisqu’on les connaît. On les connaît par leur expertise sur YouTube, leur quotidien par leurs stories et leurs centres d’intérêts par leurs publications. Les gros comptes ont influencés nos comportements, nous poussant à essayer d’obtenir la même vie de rêve qu’eux. Ils nous ont influencés dans la tendance avec des styles de retouches de photos comme Brandon Woefel, ou ce fameux bleu turquoise. Les vêtements à porter comme Kim Kardashian. La chirurgie esthétique pour pour correspondre aux critères de beauté que Kylie Jenner. La liste est longue. En voyant tout ce contenu, nous avons uniformisé la beauté, les étapes de réussite dans la vie et… le contenu !

Le problème sur Instagram, c’est qu’une fois que quelque chose fonctionne, tout le monde se jette dessus. Progressivement les publications s’uniformisent inconsciemment, nos goûts s’uniformisent. Instagram a uniformisé la notion du beau grâce à la tendance. Mais ici n’est pas mon sujet. Là, je vais parler de contenus, de ce jet abondant. Je suis ébahie quand j’entends « Ouais il faut que je fasse des photos, ça fait longtemps que je n’ai pas posté. », « il faut que je publie 3 fois dans la semaine » alors que ce n’est pas votre métier premier. Et c’est ainsi que tous devinrent leur propre Community Manager. Beaucoup de gens ont essayé d’être un influenceur ou de créer autant que les créateurs. 

Cependant, un créateur travaille pour ça. Il dédie totalement son temps à son feed Instagram et montrent ses créations. (bien que certains se sentent obligés de montrer leur vie effrénée sans arrêt. Cependant d’autres restent discret sur leur vie sociale et c’est beaucoup plus agréable). On m’a dit qu’il fallait se fixer des objectifs afin de réussir. Je suis d’accord mais un photographe réussissait à être photographe sans Instagram par exemple. Un photographe était considéré comme un photographe sans avoir 7% d’engagement sur une photo. Les créateurs, notamment sur YouTube ou les comiques étaient attirants bien avant de détailler leur vie sur Instagram. Un freelance a toujours réussi à le devenir sans Instagram. Instagram contribue à la visibilité mais il n’est pas l’outil qui fait de vous ce que vous voulez être. Cependant avec cette folie, cette obsession à vouloir du likes, à se montrer, à “être actif pour montrer que vous êtes là” et cette soif de collaboration auprès des grandes marques pour percer en échange d’une somme dérisoire, on juge dorénavant la création, le potentiel d’une personne par les chiffres. Vous me direz que si quelqu’un fait des photos moches, évidemment qu’on ne va pas liker mais entre les fermes à likes, entre les pogs (groupe de personnes qui se réunissent pour liker entre eux les photos), les mutuals -parfois hypocrite – ( aka les gens qui se suivent mutuellement et aiment les photos juste parce qu’il y aura un like en retour ou que c’est leur pote) et l’automatisation du double clic de votre pouce, la justice n’est pas forcément juste… 

DES CHIFFRES, DE LA RECONNAISSANCE

Maintenant que nous créons du contenus pour se sentir comme tout le monde et montrer que nous aussi nous avons une superbe vie, il y a la reconnaissance. Elle se ressent à travers plusieurs critères : de nouveaux abonnés, des commentaires et des likes. Tu n’as aucune crédibilité si tu n’as que 100 likes et donc ta reconnaissance est totalement dénuée de sens. Quel photographe / graphiste / modèle se contenterait de ce faible compteur ? Toutes ces interactions, c’est comme l’argent : plus t’en as, plus tu en veux. Et c’est là que cela devient presque ridicule. Et ceux qui te disent que les chiffres ne reflètent pas ton travail ont clairement raison.

Le problème, c’est qu’on sait très bien que, tout le monde s’en fiche de ce beau dicton. Et que celui qui te paraîtra le plus distant avec les chiffres sera lui aussi touché s’il n’atteint pas son nombre d’engagement espéré. Oui, même le monsieur « qui s’en fiche des likes car c’est juste des chiffres”, lui aussi ça le mettra en rogne de voir sa visibilité descendre.

Sur les réseaux sociaux, j’ai vu des gens demander sans scrupule qu’on « like leur taff car ils ont fait un gros boulot » ou qu’on « donne de la force à leur pote ». Et si on partageait simplement un travail sans cette demande de chiffres ? Je ne suis pas contre le fait de rappeler « de mettre un pouce vert si tu as aimé la vidéo » mais de là à demander ouvertement de s’abonner à quelqu’un juste parce qu’il « fait un truc fou », c’est trop pour moi. Je pense que ce qui m’a dérangé le plus, c’est la manière dont j’ai vu certains partages. Les partages pour faire découvrir un univers, je suis d’accord. Les partages parce que c’est votre pote ou parce qu’il fait un truc de dingue éloignent le sujet principal : s’abonner par plaisir. D’ailleurs, c’est ainsi que les pogs naissaient par la même occasion… Ces groupes sur un réseau social qui consistaient à ce que tous les membres aiment tous les nouvelles publications afin de faire grossir les chiffres.

“Or, comme nous l’avons vu lorsque nous avons analysé les hashtags, parmi les plus populaires reviennent les hashtags demandant une forme de reconnaissance : #follow, #followme, #tagsforlikes, #like4like. Ainsi, si partager une photo n’est pas un acte désintéressé, liker ne l’est pas forcément davantage. Encore une fois, ce n’est pas une généralité ou une règle absolue, mais un utilisateur aime une photographie avec l’espoir que l’Instagrameur lui « rende » ce like. Parfois, c’est une volonté clairement assumée avec le hashtag #like4like qui signifie littéralement « un j’aime pour un j’aime » (si tu aimes ma photo, je viendrais aimer une des tiennes), mais cela peut également être inconscient ou sous forme de souhait.“ (Source)

Le plus important dans la reconnaissance sur Instagram, c’est qu’il faut vraiment s’en détacher. Et si votre ami ne like pas votre photo, ce n’est pas forcément parce qu’elle n’aime pas, c’est aussi peut-être qu’elle a décidé de se détacher d’Instagram.

En très grande conclusion :

Il faut se rendre à l’évidence, c’est très dur d’accepter qu’un jour tes publications seront moins vues et que tout ton effort virtuel sera réduit en poussière. Finalement, c’est seulement virtuel et on sait très bien que le virtuel a une date limite. En tout cas pour les plateformes. Il y a ceux qui ont su s’arrêter en réalisant que le monde virtuel n’est absolument pas le reflet de la vraie vie, seulement un monde parallèle. Et il y a ceux qui ne jettent pas les armes. Petit ou gros compte, nous sommes tous sujets aux mêmes comportements, aux mêmes réflexions et aux mêmes émotions. Comme la mode, nous suivons ce qui fonctionne mais Instagram étant à l’échelle planétaire, c’est toute la Terre qui tourne aux mêmes destinations de voyages, de style de photos et de critères de beauté. Savoir prendre ce qui peut vous apporter et délaissez le reste est le meilleur conseil pour éviter de la déception. Cette animation montre les réseaux sociaux les plus utilisés. Des chiffres qui montrent bien qu’une plateforme peut disparaître d’un moment à un autre. Seule l’image, l’essence d’un réseau social perdure. Descendant de la télévision, l’image sur Internet est parfaite pour véhiculer tout ce que l’on veut. Et maintenant que nous, population, pouvons le faire, le phénomène peut commencer grâce à Instagram. Mais pour combien de temps encore ? 

Fidèle au karma, je ne suis pas étonnée de voir les créateurs les plus modestes perduraient sur la plateforme. En plus de leur travail de qualité, on les recommande parce qu’ils sont avant tout humain aussi et qu’ils ne font pas la manche aux likes.

Instagram change à une vitesse incroyable. Le comportement aussi change. J’ai commencé à écrire cet article début 2019 et je le trouve déjà dépassé car de nouveaux comportements sont en vogue. Encore bon nombre de gens veulent percer car on vend le côté superficiel qui n’est pas la réalité d’un vrai créateur/influenceur. Qu’être « influenceur », c’est souvent lié à recevoir des cadeaux gratuits et à donner son avis (ou pas). Qu’en plus de ça, on a une certaine reconnaissance parce que « ouais gros, moi j’ai 11K ». Littéralement, je suis allée à une soirée avec des influenceurs pour promouvoir une marque, il y a des gars qui ne te regardaient pas car ils savaient que tu n’avais pas au moins 10K. Mais après tout, si des gens sont fortement attachés à cette vie virtuelle et à la superficialité qu’ils croient réelle, c’est leur vie et leur liberté. Ma seule crainte est qu’elle soit trop généralisée (est-ce déjà trop tard ?). Cependant, bon nombres d’internautes commencent à ne plus vouloir de cette exposition et de ce monde car une prise de conscience commence à s’installer. Et si vous en voulez encore, je vous propose ce mémoire québécois.

« Et le plus dément, c’est que nous nous sommes imposés cette servitude volontaire » _ Petit manuel pour dresser son smartphone de Guy Birenbaum

Merci de votre lecture ! 

Si vous manquez de lecture sur la folie d’Instagram et surtout, par rapport au tourisme/voyage, je vous invite à lire ce billet – Dénaturer la nature sur Instagram. Il fait un constat de certains spots très visités qui est à la fois terrifiant et monstrueux. Les chiffres sont ahurissants et rien ne semble indiquer que la tendance va diminuer.
D’Instagram à la folie – Partie 2/3

D’Instagram à la folie – Partie 2/3

D’Instagram à la folie – Partie 2/3

Si vous n’avez pas lu la 1ère partie, commencez par celle-ci !

Aux prémices des réseaux sociaux, le principe était simple : partager ses moments de vie pris sur le vif sur Instagram et rester connecté avec ses amis partout dans le monde sur Facebook. Ces petites startups en quête de capitalisation s’en fichaient royalement de notre vie. Derrière, l’enjeu était bien plus grand : la collecte de data et l’addiction à ces plateformes. Si c’est gratuit, c’est toi le produit dit-on. Et utilisant ces services de manière plus prononcée, nous mordions à l’hameçon et par ailleurs, nous donnions les clés de notre bonheur inconsciemment. Comment avons-nous pu passer d’un simple partage spontané à des doigts constamment en train de scroller sur notre smartphone dès qu’on a 1 minute de libre ? Cet article ne peut englober tout ce que je souhaiterai évoquer sur Instagram. Ici, on parlera de comment Instagram rend les gens presque déconnecté du monde réel avec l’appât du contenu, de la visibilité et de la popularité. Avant de démarrer, voici les chiffres impressionnants qui se génère par mois, par jour, par minute et par seconde.

Pas montré, pas vécu, pas de sens ?

Les interactions. Sous forme de likes, d’abonnements et de commentaires, elles permettent de mesurer si notre vie semble intéressante, si notre contenu est apprécié. Des chiffres qui d’année en année nous ont fait ressentir la honte d’en avoir peu, l’excitation extrême d’en avoir beaucoup et la frustration et la colère d’en avoir moins que d’habitude. Nous avons pris l’habitude de tout partager : notre repas, nos soirées en boite de nuit, nos voyages et nos cures de bronzettes au bord de la piscine. Ainsi la machine était lancée. En partageant individuellement sa vie, il y a eu inconsciemment un phénomène de compétition. À qui aura la plus belle vie ? Enfin d’apparence car derrière une image peut se cacher un tout autre contexte et vous le savez pertinemment. Quand on partage quelque chose, est-ce vraiment pour en faire profiter les autres ou pour se vanter de vivre cette fameuse belle expérience ?

Alors d’où vient cette compétition de la plus belle vie. Outre qu’on peut être jaloux de ses amis, il y a les influenceurs. Je sais, vous me direz que ce terme n’existe pas car ce n’est pas un métier mais c’est le seul mot que je trouve pour qualifier un compte à minimum + de 5k et qui parle de lifestyle sans forcément créer/préciser son propre contenu ! Pour moi un influenceur est un compte qui fait juste des photos de produits sans créer vraiment son contenu. Alors qu’un créateur de contenus est plus pointue à ce sujet. La différence entre les deux n’est en aucun cas sur les chiffres. Simplement sur leur style de contenus. Comme je le disais dans le premier chapitre, certains influenceurs se concentrent uniquement sur eux (leur vie, leurs créations entrepreneuriales, leurs partenariats, leurs soirées) tandis que d’autres partagent plus que leur personne (point de vue, astuces, pourquoi cette création par exemple). Les premiers gros comptes nous ont endoctriné dans l’envie de faire pareil : des photos à couper le souffle, des voyages incroyables pour citer seulement ça. L’effet boule de neige a fonctionné depuis puisque nos propres abonnés partagent leur “bella vita” ainsi que notre propre personne.

Je ne blâme pas chaque partage et chaque publication. Au contraire, je suis toujours contente de découvrir de nouvelles adresses, de voir que mes amis vont bien et de retrouver les réalisations de mes créateurs préférés. Je pointe surtout ceux qui se sentent obligés de partager et qui partagent trop. Que ce soit pour se vanter, prétendre ou parce qu’ils ne savent plus profiter de l’authenticité d’un moment si celui-ci n’est pas partagé et donc qui n’est pas vu. Évidemment que vous nierez ce fait si vous en êtes touchés mais je suis sûre que si on vous enlevait votre téléphone pour une grosse soirée, la saveur serait moins jouissive non ?

La vie serait-elle devenue réelle à condition qu’elle soit immortalisé virtuellement ? Au même titre que nos émotions, les emojis donnent de véritables dynamiques dans nos échanges, nos sourires pour montrer qu’on vit notre “meilleure vie” en selfie aussi. Sans les emojis et les selfies, seriez-vous aussi remplie d’énergie ? Seriez-vous aussi excité de votre vie s’il n’y avait pas de photo à prendre avec votre grand sourire ou une description à mettre avec autant d’emojis ? Le bonheur serait-il devenu profitable seulement si votre réseau est au courant ? Je partage mon quotidien dans l’optique de montrer quelques plaisirs de la vie, je partage mes voyages pour faire découvrir à mes proches où je suis, mais même si je suis modeste dans ce que je fais, il y a quand même une part de « moi je » qui est présente. Et “ce moi je” peut-être tellement fort pour certains, qu’il peut en devenir gênant, voir malsain. (C’est surtout ce qui me fait moins voir un compte quitte à me désabonner. On notera toutefois les quelques influenceurs/ créa qui font croire qu’il n’est pas question d’eux mais il suffit que leurs chiffres chutent légèrement pour voir leur vrai visage…)

On retrouve donc des stories parfois ridicules, lourdes ou totalement WTF. Comme cet homme qui faisait une story de lui sous la douche, comme ce gars à son bureau qui raconte qu’il a tellement de projets dans sa vie, comme cet autre homme qui montre toutes ses sorties. (ça aurait pu être des filles !) Je pourrais tellement vous en énumérer. Que ce soit d’un compte d’une personne comme vous et moi ou d’un créateur/influenceur. La compétition est là, l’envie de se vanter est là même si on s’en est persuadé le contraire. D’ailleurs, certains créateurs confondent création de contenu et télé-réalité et je me demande parfois si Instagram ne serait pas l’extension de ce qu’étaient les télé-réalités. A t-on besoin de savoir tous ces détails de la vie de quelqu’un d’autre ? Bien sûr que non. Excepté les fangirls qui sont en crush sur les abdos de leur fitboy préféré pendant qu’il prépare sa boisson protéinée à 8h du matin. Pour l’émetteur, c’est quand même rassurant que ses 6000 abonnés voient sa vie et qu’ils adhèrent à ce qu’il fait. L’approbation et l’apparence, voilà les maîtres-mots de ce réseau social. Et ceci se fait de manière inconsciemment sans que vous le vouliez.

En analysant différentes stories de plusieurs comptes, j’ai pu en énumérer plusieurs types qui doivent se passer chez vous :

  • Le petit restaurant du soir de mon ami
  • Le “péteux” qui n’arrête pas d’hurler dans sa story car sa vie est trop géniale
  • L’athlète rigoureux en muscu qui me motive chaque jour
  • Le créateur qui ne semble jamais dormir parce qu’il veut toujours créer
  • L’influenceur qui repart en vacances et franchement, ça te rappelle que tu dois aussi en prendre
  • Les sorties folkloriques de mon ami
  • Le créateur qui ne cesse de faire sa pub de ses créations et seulement de ses créations

(Oui j’ai mis tout au masculin mais encore une fois, cela peut être aussi des femmes !)

La moitié de ces gens partagent leurs détails de la vie car un phénomène bien plus complexe s’est immiscé inconsciemment en eux : le besoin d’approbation. Ce besoin d’approbation est en lien direct avec ce besoin constant de montrer rapidement les nouveautés de sa vie comme une rupture, une sortie, un nouvel achat etc. Au départ, on partage absolument tout. Pris dans la roue, si vous ne montrez plus, vous aurez le sentiment que votre vie n’est plus aussi intéressante qu’avant ou que vous ne faites plus rien (sentiment d’inactivité virtuelle = inactivité réelle). Alors vous continuez car ces stories sont la preuve que vous êtes actifs. On parle de nomophobie pour la peur de perdre son téléphone mais je suis sûre qu’on devrait créer un terme pour ceux qui ont peur de ne plus pouvoir montrer leur vie sur Instagram (et plus généralement sur les réseaux sociaux).

D’ailleurs, ça me fait penser à cette actualité qui n’est que la conséquence de ce que nous avons créées malgré nous. Le phénomène d’approbation vient seulement après. Le rouage bien huilé, la tendance à partager les détails vous procureront un plaisir. Un plaisir qu’on regarde vos stories, qu’on s’intéresse indirectement à vous. Cependant, ceux qui perdent la saveur de vivre la vie réelle sans la partager sont sujets à mieux la vivre une fois qu’elle est partagée. Pourquoi ? Parce qu’en postant, ils ont eu l’approbation. Oui, tu es bien à cet événement. Oui ça a l’air cool ce que tu fais. Ou oui, tu peux aller te couper les cheveux ou poster cette photo. Oui, on a vu, tu peux enfin vivre maintenant que tu nous l’as dit.

Je suis sûre que des études comportementales (en plus d’articles moins institutionnels que j’ai pu trouver) sont en train d’être faites à ce sujet car autour de moi, la notion d’approbation est très comprise même ceux qui sont loin de la communication digitale. Et lorsque je parlais à des personnes lambda ou à mon entourage direct, dès que j’évoquais des exemples comme les sondages sur des questions privées ou le racontage de vie omniprésent, on ne se cachait pas pour rejoindre ma position.

L’algorithme et l’engagement, le CDI d’instagram. Combat à durée indéterminé.

Ce paragraphe est plutôt ciblé sur les créateurs / influenceurs, tous ceux qui ont une activité importante sur la plateforme en tout cas. Quand je dis importante, cela peut être la personne qui génère très peu de recettes mais qui se dévoue corps et âme dessus, jusqu’au créateur qui utilise Instagram pour gérer une part de ces recettes. On ne parlera pas d’Elodie qui fait du shopping tous les samedis et qui postent sa vie ça et là.

L’algorithme d’Instagram est la plus grande crainte des créateurs, des influenceurs et des marques. Et ils ont raison.. Mais pas autant. L’algorithme a deux fonctions : faire utiliser davantage la plateforme en proposant le meilleur contenu susceptible d’attirer l’internaute à retourner sur la plateforme et éviter les techniques frauduleuses ( aka les faux comptes, les fermes à likes, l’achat d’abonnés, les pogs = groupe de personnes qui partagent leur publication afin de se liker mutuellement afin d’augmenter les j’aime/commentaires) sur Instagram . Se plier aux règles de cet algorithme peut mener au ridicule car une fois que l’engrenage est bien huilé, il est difficile de s’arrêter (si on suit le cheminement expliqué dans les chapitres précédents). L’algorithme pousse les créateurs à toujours produire plus s’ils ne veulent pas voir leurs portées organiques diminuer (portée organique : La portée organique représente le nombre total de personnes ayant vu vos publications par le biais d’une distribution non payante.). Au fil des années, j’ai pu remarquer un comportement par lequel tout le monde (ou presque) passe :

 

  1. Publier du contenu, tu feras le plus souvent possible.
  2. T’excuser car tu n’as pas publié depuis 2 jours, tu commenceras.
  3. Te forcer à publier du contenu, tu t’obligeras.
  4. T’énerver sur l’engagement d’Instagram, tu le feras.
  5. Demandez des likes et des commentaires, tu saouleras.
  6. La déprime, la remise en question de ton boulot, tu auras.
  7. Pourquoi tu fais tout ça, tu te demanderas.
  8. Avoir le déclic pour te détacher de ce monde virtuel, tu l’auras ou pas.
Je suis très consciente qu’un créateur sans engagement est moins sollicité. Je suis consciente que s’il ne publie pas du contenus fréquemment (ce qui est différent de régulièrement), il ne va pas attirer grand monde. Et je suis aussi consciente qu’il faut s’alarmer si les chiffres montrent de mauvais signes (perte de prospects, perte d’attrait pour les partenariats, etc.). Cependant, ce n’est pas en s’acharnant sur les chiffres, ni sur l’algorithme que cela va rendre votre profil meilleur. À l’ère où les chiffres ne sont pas toujours cohérents, on gardera de vous une chose : votre univers. Qu’est-ce que vous partagez ? Quelle plus value pour vous et pour vos internautes ? Ce qu’on retient de vous engendrera des recommandations. Que ce soit le réseautage d’affaire ou les réseaux sociaux. Finalement, on ne vous demande pas d’être LE compte parfait qui fait kiffer tous les jours avec 10k à chaque post mais un compte qui fait du bien. Et le bien-être, c’est aussi être équilibré. Entre la quantité de contenu, le sujet du contenu et parfois le silence.
Personnellement, les créateurs qui n’évoquent jamais leurs chiffres sont ceux que je préfère. Ils peuvent fêter leur 30K, cela reste une célébration honorable. Tandis que les stories sur le taux d’engagement qui diminue, qu’une photo a été moins likée qu’une autre.. Argf. On aurait plus souvent raison de penser que son amour du contenu peut très vite se briser si les chiffres ne suivent pas derrière. Et le pire, c’est de se dire aussi : “A t-il pris la photo parce qu’elle est instagrammable ?” aka le “Est-il allé à Santorin car c’est la destination tendance ?”. Évoquer les chiffres n’est jamais bon. D’ailleurs, le marketeur de votre entreprise a t-il déjà évoqué des chiffres moins bons à vos clients ? Jamais. Gardez vos inquiétudes pour vous mais ne rendez pas Instagram encore plus une machine à gaz qu’il ne l’était déjà.

D’ailleurs, en étant sur Instagram, vous devez être conscient que ce n’est pas vos règles du jeu, qui plus est, est éphémère car le monde du digital évolue. Si Instagram bug sur de plusieurs jours, arriverez-vous à vivre ? Car en voyant un # apparaître à la minute où Instagram est “down”sur Twitter, la réactivité me semble incroyable et les réactions effrayantes. De plus, en faisant référence au débat éternel sur l’algorithme d’Instagram, trouver d’autres ressources me semble nécessaires pour les créateurs et toute personne souhaitant vendre ses créations. Un photographe vivait de son métier bien avant Instagram. Ça, c’est un conseil sur ceux qui ne compte sur sur Instagram pour leur business !

Et vous, avez-vous déjà senti que vous étiez bien trop susceptible aux interactions sur Instagram concernant votre compte ? Avez-vous été déjà influencé à cause d’Instagram ? (Prochaine destination de voyage, vêtements, photo, etc.)

La dernière partie est disponible ici !

D’Instagram à la folie – Partie 1/3

D’Instagram à la folie – Partie 1/3

D’Instagram à la folie – Partie 1/3

Aux prémices des réseaux sociaux, le principe était simple : partager ses moments de vie pris sur le vif sur Instagram et rester connecté avec ses amis partout dans le monde sur Facebook. Ces petites startups en quête de capitalisation s’en fichaient royalement de notre vie. Derrière, l’enjeu était bien plus grand : la collecte de data et l’addiction à ces plateformes. Si c’est gratuit, c’est toi le produit dit-on. Et utilisant ces services de manière plus prononcée, nous mordions à l’hameçon et par ailleurs, nous donnions les clés de notre bonheur inconsciemment. Comment avons-nous pu passer d’un simple partage spontané à des doigts constamment en train de scroller sur notre smartphone dès qu’on a 1 minute de libre ? Cet article ne peut englober tout ce que je souhaiterai évoquer sur Instagram. Ici, on parlera de comment Instagram rend les gens presque déconnecté du monde réel avec l’appât ducontenu, de la visibilité et de la popularité. Avant de démarrer, voici les chiffres impressionnants qui se génère par mois, par jour, par minute et par seconde.

 

De la disparition de la spontanéité à l’approbation inconsciente

La spontanéité sur Instagram en a pris un sacré coup depuis 2010. Pris d’assaut par les entreprises, le nouveau métier de créateur de contenu et cette étiquette d’influenceur a bouleversé Instagram et le marketing digital. Le feed devient plus travaillé, on manage ses publications et le métier de Community Manager naît presque en chacun de nous. Si vous êtes une marque, il est normal d’avoir une ligne éditoriale régulière. Mais qui aurait-cru que le principe de ligne éditoriale allait toucher aussi les particuliers comme vous et moi ?

Si un feed travaillé me dérange moins puisqu’il est devenu un critère d’abonnement, les stories sont une autre histoire à mon sens. Les stories sont ce qu’étaient les publications au début d’Instagram : le moment présent, l’instant capté sur le vif. Aujourd’hui pas mal de stories s’en éloignent comme celles qui te demandent l’heure à laquelle tu veux que ton influenceur poste sa photo, quel contenu il doit publier ou les backstages de ce qu’ils se passent dans ses notifications. Si c’était de temps en temps, je comprends le check-up de son auteur (et c’est important d’être en harmonie avec son auditoire !) mais quand c’est trop fréquent, c’est à se demander s’il n’est pas finalement à la guise de ses abonnés. Quand je sous-entends “être à la guise de ces abonnés”, je parle des comptes qui adaptent le contenu à l’audience suite aux multitudes de sondages posés. Exemple : Vous voulez que je fasse du paysage ou du portrait ? Vous voulez que j’aille en Italie ou en Espagne. Finalement où est la spontanéité et le partage si un compte doit être au service de son audience. Ne doit-on pas justement être apprécié par notre différence ? Autre subtilité dans mes propos, de plus en plus d’influenceurs (notamment) sont suivis par des jeunes. La problématique devient beaucoup plus complexe à répondre quand le compte doit adapter son contenu (verbale) à une audience qui le suit malgré lui.

Revenons aux stories. Il y a deux autres choses qui me gênent dans les stories et qui ont modifié notre vie et altéré la perception d’autrui. Les stories qui racontent du matin au soir la vie géniale comme si leurs auteurs attendaient qu’on leur dise que c’est fabuleux. Et il y a aussi ces derniers qui ont fusionné leur vie virtuelle à leur vie réelle en montrant absolument tout. À priori, c’est la même chose ce que je dis mais la subtilité est bien là. Le premier a besoin d’attention, d’approbation inconsciente et d’enjoliver son quotidien. Tandis que le second a besoin de prouver et d’être rassurer que sa vie est intéressante et existante. Un jour on m’a dit “Pas mis en story, pas vécu alors ?”. Encore une fois, je ne critique pas tout le monde, seulement les cas extrêmes.. qu’on retrouve un peu trop souvent sur Instagram. Et finalement, si vous vous sentez visé, c’est peut-être un signe de guérison ?

« Tout ce qui fait, à la fois, l’ordinaire et l’extraordinaire de vos vies vous appartient en propre et n’a pas vocation à être donné en pâture, à être offert en partage. » _ Petit manuel pour dresser son smartphone de Guy Birenbaum

Si j’insiste sur ces deux subtilités, c’est que j’ai observé plusieurs profils. Du plus connu au plus secret, je me suis questionnée sur la pertinence des stories partagées et dans quel but elles l’étaient. Je me suis aussi interrogée sur pourquoi je publiais de mon côté et j’ai aussi interrogé mon entourage pour savoir leurs motivations à publier des stories. Mon impression ne vient donc pas d’un sentiment spontané mais d’un questionnement sur une deux bonnes années. Si ceux qui publient pour donner une belle apparence à leur vie m’attriste plus qu’il ne m’effraie, c’est parce que je suis bien plus ébahie par la recherche d’approbation qui semblerait inconsciente chez tant d’internautes. Et oui, il en existe pas mal !

Comme j’ai aimé ce que cette chère Sarah Marchand a écrit dans son mémoire : “Chaque photographie postée traduit, si ce n’est un réel besoin d’approbation ou de validation sociale, au minimum l’envie de se sentir bien, de partager ce bonheur ou de s’en décharger.”. Au même titre que les publications, les stories ont une connotation identique grâce au nombre de vues et de réactions. Mais on ne va pas se mentir, aujourd’hui les stories pour partager son bonheur sont plus rares que celles qui recherchent de l’attention, de l’approbation et de la réaction. Et les stories les plus ridicules jusqu’aux plus impertinentes nous ont tous au moins une fois créé ce sentiment. Notamment lorsque la fonctionnalité Sondage est sortie… avec cette question qu’on a tous au moins lu “Dois-je me couper les cheveux ?”.

Du côté du créateur spécifiquement, je deviens de plus en plus lassée car le contenu s’axe progressivement autour d’eux. Attention, je ne dis pas tous les créateurs mais j’en vois certains qui à la base, partagé leurs voyages et leurs astuces et qui maintenant se transforme en “Martine à Dubaï, Martine en République Dominicaine”. (On met plus l’accent sur Martine que la destination. Le contenu s’axe progressivement sur la personne et non le voyage en soi). Je me dit que ma relation avec le contenu change. En effet, lorsque je m’abonne à un média, ce n’est pas pour voir uniquement ce qu’il produit mais aussi son point de vue, ses découvertes, ses valeurs. Au même titre qu’un média ou d’une entreprise, un créateur qui ne parle que de ses créations à travers ses stories ne m’intéressera plus comme avant. Entre ceux qui prennent IGTV comme leur chaîne de TV-réalité et ceux où le nombril du monde tourne autour d’eux en stories, autant vous dire que mes préférés se comptent sur les doigts de la main dorénavant.

Malgré ces propos un peu pessimistes, je suis cependant très conquise par ceux qui, selon moi, sont de vrais modèles. Parce que leur activité perdure tout en gardant leur simplicité, qu’ils font énormément changer le monde du marketing digital par leur présence et qu’ils ont su esquiver les pièges de Narcisse sur Instagram. En me désabonnant à plusieurs créateurs qui ont perdu clairement de l’intérêt, je me mets à suivre de nouveau mes amis. Quitte à connaître la vie des gens, autant que ce soit des gens dans mon cercle. Quitte à connaître différents points de vue sur des domaines que j’apprécie, autant que ce soit des gens qui m’inspirent. À une époque où je suivais environ 80% de comptes de créateurs, influenceurs ou personnalités et seulement 20% de mon cercle social, la balance s’est rééquilibrée car ma consommation de contenus à changer, le narcissisme sur la plateforme m’a fait fuir de certains comptes et surement qu’avec l’âge, mes intérêts ont aussi changés. Maintenant que la folie Instagram semble s’amenuiser, j’ai besoin de vraies relations dans cet environnement.

Je serai très curieuse de savoir votre rapport aux publications et aux stories. Avez-vous eu ce même sentiment à l’égard de certains Instagrammers ? Êtes-vous déjà senti en recherche d’approbation en publiant sur Instagram ? Sur quel critère jugez-vous votre créateur de contenus préféré au fil des années ? 

 

La suite de l’article est ici.

P.S : Merci Laura pour cette idée de titre !

Pourquoi j’ai décidé de partir ?

Pourquoi j’ai décidé de partir ?

Pourquoi j’ai décidé de partir ?

Un, et puis deux, et puis trois..

Voyager le temps d’un weekend, de quelques mois, d’années, ou démarrer une nouvelle vie à l’autre bout du monde, il n’y a qu’un choix. Quelques weekends dans plusieurs capitales européennes et des grandes villes françaises, une dizaine de jours vers les Dieux grecques, l’Asie et New-York. Mon plus long séjour était de 3 mois à Porto pour un stage de fin d’études. Beaucoup de destinations, en plus de mon parcours scolaire qui ne me faisait pas rester plus de 3 ans dans une même ville durant mes études : Vichy, Clermont-Ferrand, Lyon. Aujourd’hui j’en ajoute une de plus. À Montréal durant 1 an pour accomplir mon premier job. J’ai 23 ans et j’ai pas mal bougé. Ce n’est qu’une question de choix.

Mon premier voyage hors de France a été tardif si j’en crois mes copains de lycée qui avaient déjà traversé la Manche au collège. J’ai attendu le lycée pour franchir une frontière. Celle de l’Italie en direction de la Cité des amoureux, Venise. Depuis 2014, je réalise un voyage par an. Ce n’était pas du tout un objectif mais c’est comme les tatouages, une fois que vous êtes piqués, vous voulez recommencer et vous vous en donnez les moyens. Je me suis créée les opportunités avec de la rigueur et je les ai attrapées avec détermination quand on me les a offertes. Voyager n’est pas un privilège mais une opportunité. Et ça, peu de gens le comprennent quand j’entends pour la énième fois que j’ai beaucoup de chance. C’est vrai mais derrière cette chance se cache beaucoup de choses dont il faut faire preuve : le courage et la solitude.

Je vis actuellement à 6000 km de ma famille et de mes proches. Une belle opportunité m’a été offerte et je n’ai pas hésité une seule seconde à dire oui. J’ai quitté mes proches dont ma petite amie, laissée en sanglot sur le quai de la gare. Malgré l’intensité de mon coeur qui se compressai, je n’ai jamais été aussi amoureuse d’elle.  À chaque long voyage, l’histoire se répète. Mon coeur se décuple pour aimer plus fort. Parce que je réalise de quoi je m’éloigne tout en étant excitée de voir ce que je vais découvrir. Cela vous semble incompréhensible je sais. Pourquoi quitter sa zone de confort pour se retrouver seule sur une terre inconnue ? Justement, c’est en la quittant que je suis devenue de plus en plus consciente du confort que j’ai eu et que je continue d’avoir. Si je n’avais pas vu la vie la condition de certains employés en Chine ou le passage de la crise en Grèce, je ne sais pas si j’aurai eu l’immense gratitude que j’ai aujourd’hui. L’Histoire et la culture de l’Homme sont souvent oubliées dans la routine du quotidien. En allant à Berlin, j’ai senti la terrible époque de la seconde guerre mondiale mieux que sur mes livres scolaires, Venise m’a changé la perception que j’avais de l’architecture. J’ai réalisé mon rêve en prenant plein les yeux à la Big Apple et j’ai littéralement découvert une nouvelle culture en Asie, notamment via les paysages à Hangzhou ou l’urbanisation de Shanghai. Et tout cet émerveillement culturel se lie avec une seconde chose : l’émerveillement de soi. Et qu’est-ce que c’est kiffant !

Une expérience qui reste unique personellement

Le voyage a forgé ma personnalité et m’a construit telle que je suis aujourd’hui. Ce processus d’accomplissement de soi est constant. Toutes ces aventures m’ont fait découvrir et apprendre plus de choses qu’une vie bien rangée. Pour le moment, je refuse de vivre une routine où mon monde serait seulement mon quotidien. Et vous ne comprenez peut-être pas car il y a un fossé entre ceux qui n’ont jamais voyagé et ceux qui l’ont fait. C’est comme quand j’essayais de décrire l’intensité de mes 3 mois en Erasmus à Porto, impossible de trouver les mots. Pas par manque de vocabulaire mais parce que ces choses sont faites pour être seulement vécues. Il est très dur de raconter un voyage. En fait, c’est peut-être la partie la plus frustrante lors d’un retour. Alors on répond vaguement, on évoque quelques souvenirs pour essayer d’illustrer notre émerveillement à cet instant. Divisé entre la nostalgie et l’incapacité à transcrire cet instant, on prend notre réponse comme une réponse hautaine. Et ça peut parfois énerver…

Quand on voyage, il se passe tellement d’interactions, d’émotions, de leçons qui nous transforment et nous illumine. Cette lueur, c’est de l’émerveillement et il m’en faudra toujours un peu. En délaissant mes proches, je me suis aussi délaissée dans l’inconnu. Il m’a offert un meilleur moi : chaque voyage nous transforme et chaque ville emporte un morceau de nous que nos proches ne retrouveront plus. Comme un trait de notre personnalité qui s’efface pour en ajouter un nouveau. On ne revient jamais comme avant vers nos proches, jamais. Plus tolérant, plus souriant, plus vivant ou ci ou ça. Moins timide, Moins négatif. etc. Ou simplement ce petit quelque chose qui fait qu’on nous sent différent. En revenant de mes aventures, j’ai progressivement compris que les nouvelles banales, la petite routine chez mes parents, étaient des repères essentiels pour se sentir chez soi. Et c’est ainsi que j’ai réalisé l’importance d’un foyer, d’un chez soi et de profiter de ce retour apaisant. Avant de repartir !

Il m’est arrivé de ressentir de la solitude. Elle vous gagne sur un détail. J’ai ressenti la solitude en atterrissant à Montréal, seule parmi des centaines de passagers mais paradoxalement j’ai su qu’une belle aventure démarrait. J’ai ressenti la solitude, assise sur un banc face à Shanghai mais paradoxalement c’est à ce moment-là que j’ai réalisé à quel point mes parents étaient importants et tout ce dont ils ont fait pour moi. Croiser des amoureux dans le métro peut mettre le cafard mais j’ai l’entière conviction que lorsque je reverrai ma copine, c’est avec tout mon coeur que je savourerai ce moment. Voyager n’est pas juste chiller, c’est avoir aussi des moments de solitude qui nous rendent plus vivants : nous aimons davantage, nos pensées sont plus authentiques et nous profitons davantage du moment présent. Vous êtes à la fois fier et seul, un sentiment mélangé par l’accomplissement de votre chemin et par le manque de ce que vous laissez derrière vous. Comment peut-on prétendre apprécier ses proches si on est toujours à des milliers de km d’eux ? Parce qu’on pense à vous et qu’on a conscience de votre importance. C’est là que les propos de mon oncle prennent tout son sens. « J’ai fait une prière pour toi. Par la pensée. Rien n’est plus important que la pensée car je suis avec toi avec mon coeur, même si physiquement je ne suis pas là. Il y a des gens qui se côtoient, qui croient s’aimer en étant ensemble tous les jours alors qu’ils ne pensent pas, pas aussi fort que ceux qui pensent. La pensée est puissante. Si je pense, c’est que je ne t’oublie pas » (Ça nous vous rappelle pas le film d’animation Coco ? Meilleur film d’animation !) Les voyages m’ont fait réaliser l’importance de l’instant présent et de mes proches. Si je suis loin d’eux, c’est parce que j’ai besoin de cette lueur pour vivre dans ce monde et qu’autant qu’eux que moi savons que notre lien ne sera brisé par les kilomètres.

Way of life

Le voyage est pour moi un moyen d’accomplir ma vie, me rendre meilleure. J’ai besoin de découvrir une autre culture que la mienne, de ressentir le partage et la joie avec d’autres, de me challenger dans des territoires totalement inconnus, d’apprendre ce que je ne connais pas encore et de vivre avec ces émotions si intenses à travers tout ce dont un voyage est composé. Voilà pourquoi j’ai décidé de voyager et que je continuerai. Jusqu’au jour où j’apprécierai de me poser un peu plus longtemps mais jamais éternellement.

Et vous, le voyage c’est quoi pour vous ? Une façon de vous couper un peu du monde un court instant ou une vraie passion pour découvrir d’autres horizons ?

P.S : Vous aimez bien mon petit photo-montage ? Dites-le moi en commentaire !

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Je suis ce que je suis

Je suis ce que je suis

Je suis ce que je suis

Printemps 2018. Une période charnière qui m’a fait réaliser qu’il fallait être fort dans la société, qu’il fallait se défendre car on n’est jamais mieux servi que par soi-même et que l’acceptation de soi et par les autres est un chemin long, surprenant et périlleux. À la fin, vous aurez le déclic de prendre le recul quand il le faut et l’engagement quand il est nécessaire.

Version française

J’étais de ceux qui trouvaient tellement insensé d’écrire à ce sujet. Je me demandais pour qui ce genre de lettre était nécessaire d’écrire et qui avait besoin de la lire. Aujourd’hui j’ai compris que s’il est important d’écrire et d’être lu, c’est que cette lettre est le seul objet pour communiquer entre nos deux mondes. Le tien et le mien.

Les générations ont toujours eu un point de vue différent sur le monde. Ce qui te paraît étranger et incompréhensible à tes yeux me parait si simple. Je fais partie de cette génération qui voit parfois trop grand, qui aime déraisonnablement, qui est parfois incomprise et qui veut toujours transgresser les anciennes règles et les coutumes. Et la définition de l’amour, même si c’est un sentiment universel et intemporel, est différente aussi. Je ne sais pas comment tu vois les choses mais l’amour est pour moi sans barrière culturelle et sexuelle. Il va au-delà des schémas sociétaux qu’on a toujours voulu imposer depuis des années et qui sont devenus “des choses normales”. Mais qu’est-ce la normalité dans notre monde finalement ? En aucun cas, l’éducation que j’ai reçu est en cause.

Bien au contraire, je suis fière d’avoir appris à aimer une personne telle qu’elle est, et non ce qu’elle reflète dans la société et ce que nous pourrions refléter à travers le regard des gens. Le regard des gens m’importe peu même s’il met parfois mal à l’aise. Mais le regard de mes proches, notamment de ma famille, reste un élément à double tranchant. Celui qui me soutient et m’accepte tel que je suis ou celui qui me dévisage en refusant la vérité. La vérité n’est pas de me mettre une étiquette mais que j’ai aimé des garçons comme j’ai aimé des filles. On pourrait me qualifier de bisexuelle, cette orientation rabaissée au rang de “période de phase”, de “On ne se refuse rien! ou de “libertin”. Sauf que le passé ne fait pas le futur. Et si j’ai pu désirer un homme et une femme hier, peut-être que j’en serai incapable demain. Ma sexualité m’appartient: je refuse qu’on me l’impose, qu’on me le reproche ou qu’on essaie de se l’approprier.

Je comprends que cette perception de l’amour peut choquer, peut contrarier et décevoir mais vos réactions peuvent aussi me choquer, me contrarier et me décevoir. Vous pouvez être déçu de cette mentalité comme je peux l’être aussi de la vôtre. Le monde n’a pas qu’une seule perception mais un nombre infini. Il serait prétentieux de penser que vous portez LA vision de vie que tous devrait avoir. Alors je peux encaisser cette seconde où vos sentiments vous emportent mais essayons de mettre cette différence de côté pour se concentrer sur le plus important: l’amour.

Je déteste de devoir écrire ces lignes où je partage finalement mon intimité mais il est nécessaire de vous faire savoir où j’en suis et où je vais. J’espère que vous comprendrez un jour, que je suis encore la même, que je n’ai pas changé. Même avant et après avoir écrit cette lettre. A ma famille, à mes amis..

English version

I was one of those who thought it so foolish to write about it. I was wondering for who this type of letter was necessary to write and who needed to read it. Today I understandd that if it is important to write and to be read, it is that this letter is the only object to communicate between our two worlds. Mine and yours.

Generations of people have always had a different point of view on the world. What seems strange and incomprehensible to you seems so simple to me. I am part of this generation that sees sometimes too big, who likes unreasonably, who is sometimes misunderstood and who always wants to transgress the old rules and customs. And the definition of love, even if it’s a universal and timeless feeling, is different too. I do not know how you see things but love is for me without a cultural and sexual barrier. It goes beyond the societal patterns that have always been wanted for years and have become « normal things ». But what is normality in our world finally? In any case, the education I received is in question.

On the contrary, I am proud to have learned to love a person as they are, not what they reflect in society and what we could reflect through people’s eyes. People’s eyes don’t matter to me even if they sometimes feel uncomfortable. But the eyes of my people around me, especially my family, give me a double-edged sword. The one who supports me and accepts me as I am or the one who stares at me by refusing the truth. The truth is not to label me but it is a fact : I liked boys as I liked girls. It could be called bisexual, this orientation lowered to the rank of « period of phase », « We don’t refuse anything! or « libertine ». Except that the past doesn’t make the future. And if I could have wanted a man and a woman yesterday, maybe I won’t be able to do it tomorrow. My sexuality belongs to me: I refuse to be imposed on me, to be reproached or to try to appropriate it.

I understand that this perception of love can shock, can annoy and disappoint but your reactions can also shock me, annoy me and disappoint me. You may be disappointed with this mentality as I can be of yours as well. The world doesn’t have only one perception but an infinity. It would be pretentious to think that you are thinking THE vision of life that everyone should have. So I can absorb this second where your feelings take you away but try to put that difference aside to focus on the most important: love.

I hate to have to write these lines where I finally share my intimacy but it is necessary to let you know where I am and where I am going. I hope you will understand one day, that I am still the same, that I haven’t changed. Before and after writing this letter. To my family, to my friends ..

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Until.

Until.

Until.

I can feel all our nights sometime,
I was so innocence, so alive,
Never through my love could kill me slowly,
What is happened if I never saw you babe

I have not regret about us, about you,
Only about me, where I am when you,
Push me again and again without tell me,
How much I deserve better than all of this.

Maybe you played, maybe you were true,
You failed, I am not only the fool,
I don’t care right now, then loved you the most,
I won’t love you anymore.

Before I felt your skin, your lips on mine,
It was like yesterday on my mind,
Until today you definitely behind,
Me. Yes. Do you think can’t I ?

I’ll never forget our story.
I can’t because, You were my biggest love trouble,
Not happy. Your scars still on me,
Forever, I never forget you babe,
You were my first until being the worst.

Maybe you played, maybe you were true,
At the end, you let me down,
At the beginning I should have let you go.
You are my worst memory
Until being the best sad story.

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